Une dame m’avoua un jour craindre une illusion à propos de sa fille : celle-ci envisageait la vie consacrée chez les Bénédictines ; « ça ne va pas durer, elle s’était déjà enthousiasmée avec le basket, et aussi la musique ». Une maman perçoit des obstacles humains à un vif élan spirituel ; mais s’il vient d’une authentique expérience de la foi vive en Jésus, de l’ordre d’une rencontre personnelle, il va plutôt grandir et s’affermir. Selon la grâce, avec une infini variation d’intensité, l’expérience de la présence de Jésus vivant à notre âme est bouleversante ; en elle-même déjà elle suffit, comme le cantique inspiré de Thérèse d’Avila l’exprime : Solo Dios basta : Dieu seul suffit. Ensuite, Sa Parole se fait place dans notre vie. Là encore, avec bien des gradations.
C’est d’abord croire en lui, Jésus, qui a saisi notre âme. J’aime les récits des grandes conversions car ils mettent en mots la mienne et celles de beaucoup d’autres de mes frères et sœurs croyants : celle de Claudel à l’abri d’un pilier de Notre Dame, celle de cet écrivain auteur de « Dieu existe, je l’ai rencontré », qui « soudain cru tout », alors qu’il vient de pousser la porte d’une église et y surprend l’adoration eucharistique. Le pas immense du « mais alors c’est vrai », c’est celui de la foi vive : il saisit, oui, Jésus est vrai, l’attachement intérieur qui surgit du cœur s’exprime comme dans le film « Qui a envie d’être aimé ? » mêlant vigueur, et une douceur simple ; la scène de l’évangile ou Jésus demande « Et pour vous qui suis-je ? » se rejoue pour chacun.
J’entends parler de tel tempérament résolu qui va engager les pas suivants très vite : rupture avec les mensonges antécédents, quelques fois l’arrêt immédiat des vices : un prisonnier qui n’insulte plus ses gardiens du jour où il devient croyant…intrigue sur une possible ruse ; c’est ce que raconte André LEVET, ce détenu qui mérite grandement d’être lu. Pourtant, il me semble bien que le Christ soit d’abord et seulement heureux de se dévoiler, d’être reconnu, cru, comme notre Seigneur, Sauveur, ami divin. Pour la plupart d’entre nous, l’apprentissage de la vie chrétienne nous fait gouter d’être aimés de Dieu et… pauvres quant aux réalisations : la fraternité souvent éprouve. Même la liturgie est plus vive à célébrer la foi ; comme si ce qu’expérimente le croyant est plus de l’ordre du Buisson ardent, davantage que la Terre Promise. Une récente conférence de Carême suggérait des « fiches pardon » ; la proposition a fait mouche, au moins pour les auditeurs du moment, chacun de ceux qui échangeaient concernés par l’importance d’apprendre à pardonner. Est-ce qu’entre la découverte de Dieu, et la conversion pratique effective, il n’y aurait pas une tâche pour l’Eglise aujourd’hui : des ateliers « Attitudes nouvelles », ou même habitudes nouvelles ? C’est ce que je pressens de notre avenir proche. La fréquentation plus assidue de la Parole de Dieu me semble impérative. Que Dieu suscite des diffuseurs de ce qu’il veut nous dire sur son Chemin de vie.
Fr Bruno Joseph POIROT, chapelain de NDM
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